Une vie entière à fuir

Virginie SAINT MARTIN

– Synopsis :

Alphonsine, jeune paysanne analphabète dotée d’un caractère bien trempé, n’a qu’un seul objectif : fuir la pauvreté et son village dans lequel, à son grand désespoir, il ne se passe jamais rien. En 1924, elle débarque à Paris pour se faire embaucher comme domestique auprès d’un couple d’intellectuels juifs polonais installé dans la Capitale.
Son paisible quotidien se brise durant la Seconde Guerre mondiale et un dramatique événement la condamne à vivre dans le mensonge et la dissimulation.

Première parution et ma lecture sur :
Editions Librinova – 2022
512 pages

Je remercie les Editions Librinova pour m’avoir transmis ce livre en échange de mon avis

Mon avis

Dans ce roman qui parcourt presque tout le XXe siècle, nous avons à faire à des femmes fortes, volontaires et indépendantes. L’autrice a su insuffler à ses personnages une vie réaliste et complexe. Nous nous attachons sans condition à ces femmes en avance sur leur temps.

Nous suivons plus particulièrement une jeune bretonne qui, au début du roman, ne rêve que de quitter son village et la ferme dans laquelle elle a grandi. Tout au long de sa vie, nous suivons les événements marquants du XXe siècle, la seconde guerre mondiale bien sûr, mais également toutes ces années d’après guerre pendant lesquelles les femmes se sont battues pour revendiquer leurs droits.

Les personnages masculins ne sont pas en reste et sont tout aussi bien travaillés. Certains sont détestables, certains sont attachants. Mais tous prennent vie sous la plume de l’autrice.

C’est ce qui fait le point fort de ce roman, les personnages. Et bien sûr aussi les thèmes abordés en suivant l’histoire de ces dernières décennies. L’autrice met le combat des femmes au premier plan, un combat pour montrer qu’elles ont le droit à une vie libre et indépendante. De nos jours, certains de ces droits nous semblent aller de soi, d’autres sont malheureusement vacillants. Mais il ne faut pas oublier que tout est très récent, le droit de vote, le droit à l’avortement, le droit d’élever seule son enfant.

Par ce roman, l’autrice nous rappelle qu’il ne faut pas cesser la lutte pour que ces droits ne disparaissent pas. Certains passages évoquent également les violences faites aux femmes, ces violences qu’il ne faut en aucun cas laisser passer. On y voit la volonté des femmes de ne plus se laisser faire.

C’est un roman qui nous montre sans détours que les femmes aussi peuvent écrire leur propre histoire. A nous à faire en sorte de ne jamais cesser la lutte.