La constance de la louve

Cécile BAUDIN

– Synopsis –

Première parution et ma lecture sur :
Editions Les Presses de la Cité – 2024
496 pages

Mon avis

Avec une grande justesse dans l’écriture, l’autrice nous raconte la vie quotidienne de la Lozère au milieu du XIXe siècle. Tout nous paraît réel et vivant. La vie de cette époque et les mentalités paysannes, avec leur logique soumise aux lois de la nature, sont au centre de cette histoire. Les personnages sont fictifs, l’histoire est fictive, mais cela aurait pu se passer car c’est très réaliste.

Les personnages sont merveilleusement bien campés, vivants et attachants. J’ai aimé la manière dont les femmes sont mises à l’honneur, ces femmes, bien trop souvent à cette époque, mises de côté, reléguées à un rang subalterne. Ici, elles sont sur le devant de la scène, elles sont intelligentes, réfléchies et indépendantes.

Avec une fabuleuse imagination et un sens poussé du détail, l’autrice ne laisse rien au hasard et nous offre un excellent roman servi par une écriture totalement immersive. Nous finissons par oublier que nous lisons un livre pour vivre une histoire prenante, une enquête complexe et passionnante.

J’avais beaucoup aimé son premier roman Marques de Fabrique. Ce deuxième livre s’inscrit totalement dans la même lignée et j’espère que Cécile Baudin connaîtra le succès qu’elle mérite.

L’aile des vierges

Laurence PEYRIN

– Synopsis –

Première parution et ma lecture sur :
Editions de l’Epée – 2018
466 pages

Mon avis

C’est un beau coup de coeur, principalement dû à la protagoniste et à la manière dont l’autrice a su la rendre tellement vivante. je m’y suis complètement attachée.

J’ai beaucoup aimé la manière dont elle se met à nu pour trouver un sens à sa vie. Elle est capable d’aller très loin pour ceux qu’elle aime, y compris à se fustiger elle-même. c’est un personnage vibrant de vie mais qui, pourtant, a du mal à se laisser aller au bonheur.

Quant à l’histoire, elle nous plonge en plein milieu du XXe siècle, dans une Angleterre qui tente de se raccrocher à ses valeurs ancestrales et qui a du mal à sortir du carcan des habitudes.

J’ai tant aimé l’écriture si fluide et immersive de l’autrice, qui sait merveilleusement raconter son histoire et jouer avec les sentiments des lecteurs, que j’ai très envie de découvrir ses autres romans.

C’est ici le destin d’une femme courageuse que nous suivons, mais c’est aussi l’histoire d’un amour qui dépasse sa propre volonté, contre lequel toutes les bonnes résolutions ne peuvent pas tenir. Ce roman, pourtant, n’est pas une romance, c’est avant tout l’histoire d’une femme remarquable qui a besoin d’une cause à défendre pour se révéler pleinement.

Un roman qui m’a touchée.

La tentation des templiers

L. P. HUREL

– Synopsis –

Première parution et ma lecture sur :
Editions Explora – 2022
218 pages

Mon avis

Ce roman est une très agréable plongée dans l’âge d’or des Templiers, quand ils étaient encore admirés par tous et soutenus par l’église et la royauté. Bien documentée, l’autrice nous emmène dans une citadelle aux côtés de quelques novices pendant leur apprentissage. A chaque début de chapitre, nous avons un extrait des règlements des Templiers avec la référence, ce qui nous immerge totalement dans l’époque.

Les personnages sont vivants, crédibles et attachants, chacun avec leur personnalité. La petite romance entre les deux protagonistes principaux est adorable et donne une petite note attendrissante à l’histoire. Et en marge de l’histoire principale, la découverte de la vie du Temple par cette jeune fille en fuite, il y a aussi quelques mystères à résoudre. Cela donne un peu de complexité et de profondeur à l’histoire.

Nous assistons aussi au développement de la camaraderie de ces hommes de tous horizons animés d’un même objectif, de leur apprentissage des règles de communauté et de leur solidarité. Il y a, bien sûr, le côté sombre de cette période du Moyen Âge avec la mise à l’écart des femmes, le servage des paysans qui les rend tellement dépendants du bon vouloir des nobles et l’intransigeance religieuse de certains.

C’est un roman relativement court et j’ai regretté de devoir, si tôt, quitter ces personnages si attachants. D’autant que certaines questions restent un peu en suspens.

La dernière citadelle

Anaïs Guiraud

– Synopsis –

Première parution et ma lecture sur :
Editions Explora – 2023
334 pages

Mon avis

Avec une grande maîtrise, l’autrice nous conte la prise de la dernière citadelle cathare. On voit qu’elle connaît son sujet car elle nous décrit avec beaucoup de précision le mode de vie, les croyances ainsi que l’environnement de cette époque médiévale reculée. D’ailleurs, en fin d’ouvrage, nous avons une bibliographie conséquente qui nous permet d’aller plus loin si on le souhaite.

L’histoire étant écrite par les vainqueurs, les cathares nous apparaissent souvent comme une secte qu’il fallait éradiquer. Mais bien sûr, rien n’est jamais simple avec l’histoire et l’autrice nous montre avec justesse que la foi de chacun paraît auréolée de vérité alors que l’adversaire religieux est toujours le suppôt de Satan.

A partir de rapports écrits de l’époque relatant des interrogatoires, l’autrice retrace toute une histoire, créant des personnages vivants, intelligents et complexes. Nous suivons, avec beaucoup d’empathie, la manière dont ils vivent cette guerre. Nous voyons, avec impuissance, ces déchirements de populations ne demandant qu’à vivre en paix et les manipulations des pouvoirs qui cachent les raisons réelles de toutes ces barbaries.

J’aurais toutefois un bémol concernant ce roman. L’autrice a voulu nous plonger totalement dans cette période en utilisant un langage d’époque avec un vocabulaire moyenâgeux. Malheureusement, à mon sens, cela ne fait qu’alourdir le récit et le fait de devoir sans cesse me référer aux notes de bas de page n’a fait que me sortir de l’histoire. Malgré tout, cela reste un bon roman historique, bien documenté.

Le Templier de l’ombre – Tome 2

Mireille CALMEL

– Synopsis –

Première parution et ma lecture sur :
Editions XO – 2023
337 pages

Mon avis

Cette suite des aventures de Margaux nous replonge dans cette atmosphère que j’avais beaucoup appréciée dans le premier tome. Je suis ravie devant les détails de la vie quotidienne que l’autrice nous raconte de manière si immersive. A la fin du roman, elle nous indique une bibliographie bien fournie sur cette période et sur les Templiers qui nous montre qu’elle s’est elle-même bien renseignée.

L’histoire nous emmène dans la traque du personnage emblématique de l’alchimiste, qui avait déjà fait des ravages dans le tome 1. Avec certains rebondissements inattendus, nous parcourons, avec les protagonistes, ces cités du Moyen Âge, ainsi que tous ces souterrains dont le pays regorge.

Les personnages sont toujours aussi vivants, bien souvent torturés par leur passé. Les mensonges et les non-dits sont alors conflictuels, pleins de ressentiments et de doutes. On ne peut que s’attacher à certains et s’angoisser devant leurs déboires et leur courage pour s’en sortir.

Le roman se lit vite, servi par la belle écriture de l’autrice qui a su, par la manière dont elle manie les mots, nous immerger dans ce langage moyenâgeux. La fin, cependant, m’a laissée assez surprise et dubitative. Je ne m’y attendais pas et elle m’a laissée une impression douce-amère d’inachevé. Je suis néanmoins ravie d’avoir pu découvrir ce très bon second tome.


Ma chronique sur le tome 1

La librairie des rêves ensevelis

Madeline MARTIN

– Synopsis –

Première parution : Etats-Unis – 2021
Titre original : The last bookshop in London
Ma lecture sur : Editions J’ai Lu – 2022
Traduction : Elisabeth Luc
343 pages

Mon avis

J’ai beaucoup apprécié cette histoire qui est une ode à la lecture. La protagoniste est extrêmement touchante et attachante dans sa découverte des livres, des différentes histoires qu’ils recèlent et de l’évasion qu’ils permettent.

Et de l’évasion, il y en avait besoin pour supporter la dureté de la guerre, des bombardements et de l’incertitude des lendemains. L’autrice sait remarquablement bien nous faire vivre cette période sombre et les angoisses qu’elle a générées.

Mais c’est la lecture qui permet aux différents personnages de tenir le coup, de garder cette dignité et ce courage devant les morts et la destruction. Et comment ne pas être en accord avec les protagonistes quand ils apprécient des auteurs que j’aime également, comme Alexandre Dumas, Victor Hugo ou Jane Austen, pour ne citer qu’eux.

Et puis, l’histoire en elle-même est tout en douceur, racontée d’une manière fluide et immersive. L’autrice nous embarque sans difficulté aux côtés de cette jeune provinciale venue tenter sa chance à Londres et qui se retrouve à lutter à sa manière pour insuffler le courage et la solidarité à ses contemporains.

Les livres sont partout, omniprésents, comme un personnage à part entière. C’est une belle lecture qui met en exergue l’amour des livres et du plaisir que le lecteur a à découvrir les belles histoires qu’ils nous apportent.

Isidore, prince des poètes

Jean-Christophe CADILHAC

– Synopsis –

Première parution et ma lecture sur :
Editions Librinova – 2021
237 pages

Mon avis

Isidore Ducasse, un poète du XIXe siècle que je ne connaissais pas. Depuis que j’ai lu le livre, je suis allée voir ses écrits, notamment ses chants de Maldoror. Je ne suis pas sûre d’aimer, pourtant le style est beau et percutant. Dérangeant aussi parfois par la folie qu’il sous-entend.

Quant au roman, j’ai retrouvé avec plaisir la plume de Jean-Christophe Cadilhac que j’avais découverte pour son deuxième roman, L’impossible partition de Franz Pagani, que j’avais beaucoup aimé et dont je vous mets, ci-dessous, le lien vers ma chronique, si vous l’avez manquée. L’écriture est très belle, douce et poétique et nous donne une idée de ce qu’aurait pu être la vie de ce poète, décédé très jeune.

Le roman se déroule comme une enquête, avec des copies de lettres, de journaux, des impressions des uns et des autres. Agrémentés de dates et de lieux, les chapitres se suivent pour nous retracer tout le parcours du poète.

J’avoue cependant que certains anachronismes m’ont gênée dans ma lecture, certaines situations auraient pu se dérouler cent ans plus tard mais pas au milieu du XIXe siècle. Pourtant, si l’on excepte cette gêne, il reste l’écriture qui nous emporte dans sa douceur pour un roman agréable à lire.

Ma chronique sur
L’impossible partition de Franz Pagani

Orgueil et préjugés

Jane AUSTEN

– Synopsis –

Première parution : Angleterre – 1813
Titre original : Pride and Prejudice
Ma lecture sur : Editions l’Archipel – 2022
Traduction : Isabelle de Montolieu
366 pages

Mon avis

Depuis deux cents ans, Jane Austen a fait rêver quelques milliers de lecteurs. Ses histoires n’ont pas pris une ride car les sentiments ne vieillissent jamais. Et l’autrice s’y entend pour nous décortiquer les sentiments de ses protagonistes. Mais toujours avec discrétion, avec retenue et pudeur.

Je crois bien que Orgueil et préjugés fait partie de mes romans de Jane Austen que je préfère. Ses personnages sont profonds et complexes. Mais elle n’hésite pas non plus à se moquer de la haute société, tellement enfermée dans un carcan de futilité. Et certains de ses personnages frisent le ridicule, mettant ainsi en avant la beauté de ses protagonistes.

Lizzie est intelligente, têtue et rebelle. Résolument moderne, elle ne dépareillerait pas à notre époque. Quant à Fitzwilliam Darcy ! Comment ne pas être séduite par cet homme hautain mais toujours généreux et attentif aux plus faibles, orgueilleux par éducation mais capable de se remettre en question. C’est peut-être un des personnages de fiction qui a le plus fait rêver.

Les livres de Jane Austen sont pour moi une référence dans la littérature. Car, au-delà de la simple romance, c’est toute une époque qui est mise en avant, avec une écriture très raffinée qui me ravit à chaque lecture.

Ma chronique sur
Raison et sentiments

Raison et sentiments

Jane AUSTEN

– Synopsis –

Première parution : Angleterre – 1811
Titre original : Sense and Sensibility
Ma lecture sur : Editions l’Archipel – 2022
Traduction : Isabelle de Montolieu
390 pages

Mon avis

Jane Austen fait partie, pour moi, des auteurs dont les livres se dégustent tranquillement. Son écriture est discrète et raffinée. Il faut prendre son temps pour s’imprégner de tous les non dits, de tout ce qui est sous-entendu.

C’est aussi le reflet d’une époque où les femmes n’avaient qu’un objectif dans la vie, un beau mariage. Les codes de l’époque sont extrêmement contraignants au regard d’une femme moderne. Et pourtant, nous sommes tellement immergés dans cette histoire, que cela nous paraît presque naturel.

Les personnages sont vivants, émouvants et attachants. On ne peut qu’avoir le coeur serré devant leurs peines, leurs espoirs brisés. Les chagrins d’amour sont intemporels et on ne peut que compatir avec ces jeunes femmes, emprisonnées dans le carcan de la bienséance. C’est une époque où une vie peut être totalement brisée à cause d’une erreur si elle nuit à une réputation qui se doit d’être irréprochable.

J’ai beaucoup aimé vivre aux côtés de ces jeunes femmes belles et fortes, qui savent sourire dans l’adversité, qui mettent la famille au premier plan. Jane Austen sait nous transporter dans son histoire et nous faire vibrer d’émotions. Ses histoires sont toujours une valeur sûre.

Saga Blackwater

Tomes 1 à 6 : La crue, La digue, La maison, La guerre, La fortune, La pluie

Michael McDOWELL

– Synopsis –

Première parution : Etats-Unis – 1983
Titres originaux : The Flood, The Levee, The House, The War, The Fortune, Rain
Ma lecture sur :  Editions Monsieur Toussaint Louverture – 2022
Traduction : Yoko Lacour
Nombre de pages total : 1501

Mon avis

Je suis un peu à contre courant concernant cette saga, qui a été un coup de coeur pour beaucoup de lecteurs. Ce n’est malheureusement pas mon cas. Pourtant, j’ai persévéré jusqu’au bout, mais je n’ai pas réussi à trouver pourquoi un tel engouement chez tant de personnes.

Commençons tout de même par les bons côtés, il y en a. L’écriture est fluide et nous avons une idée assez bonne, je pense, des modes de vie et des mentalités de l’époque.

Pour le reste, c’est plus compliqué. Les personnages sont plats et sans saveur. La plupart sont des caricatures insipides. Je n’ai réussi à m’attacher à aucun.
Quant à l’histoire, elle n’en finit plus. Les longueurs interminables ne m’ont apporté que de l’ennui.

Et, pourtant, oui, j’ai été au bout des six tomes. Il y avait, disséminés, par-ci, par-là, un mystère qui pouvait s’avérer intéressant. J’avais envie d’en savoir un peu plus. Mais, il est tombé à plat et on finit par se demander ce qu’il vient faire là car il n’apporte pas grand chose.

En définitive, cette saga restera dans mes lectures à laisser tomber dans les oubliettes de ma mémoire. Bien sûr, je peux comprendre que certains lecteurs aiment ce genre de roman et je les invite à se faire leur propre opinion.

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