La dernière citadelle

Anaïs Guiraud

– Synopsis –

Hiver 1243, en Occitanie.
Aude est la jeune dame de compagnie d’Esclarmonde, la fille des seigneurs de Péreille. Amis de Dieu et chevaliers dépossédés sont réfugiés au sein du dernier bastion de la résistance : Montségur. Chargée d’accompagner Isarn, un bon chrétien dépositaire d’un secret millénaire, elle ignore que leurs vies sont en danger.
À Carcassonne, sur ordre du roi Louis IX, le Sénéchal des Arcis prépare l’un des derniers épisodes de la sanglante croisade contre les hérétiques cathares : le siège de la citadelle du vertige réputée imprenable. Il dépêche sur place Jehan de Vessac pour repérer les lieux. Voyageant incognito avec son écuyer Bernadt et un mystérieux émissaire royal dont on lui a imposé la présence, Jehan est loin de se douter que cette mission va bouleverser le cours de son existence.

Première parution et ma lecture sur :
Editions Explora – 2023
334 pages

Je remercie les Edtions Explora et NetGalley pour m’avoir transmis ce livre en échange de mon avis

Mon avis

Avec une grande maîtrise, l’autrice nous conte la prise de la dernière citadelle cathare. On voit qu’elle connaît son sujet car elle nous décrit avec beaucoup de précision le mode de vie, les croyances ainsi que l’environnement de cette époque médiévale reculée. D’ailleurs, en fin d’ouvrage, nous avons une bibliographie conséquente qui nous permet d’aller plus loin si on le souhaite.

L’histoire étant écrite par les vainqueurs, les cathares nous apparaissent souvent comme une secte qu’il fallait éradiquer. Mais bien sûr, rien n’est jamais simple avec l’histoire et l’autrice nous montre avec justesse que la foi de chacun paraît auréolée de vérité alors que l’adversaire religieux est toujours le suppôt de Satan.

A partir de rapports écrits de l’époque relatant des interrogatoires, l’autrice retrace toute une histoire, créant des personnages vivants, intelligents et complexes. Nous suivons, avec beaucoup d’empathie, la manière dont ils vivent cette guerre. Nous voyons, avec impuissance, ces déchirements de populations ne demandant qu’à vivre en paix et les manipulations des pouvoirs qui cachent les raisons réelles de toutes ces barbaries.

J’aurais toutefois un bémol concernant ce roman. L’autrice a voulu nous plonger totalement dans cette période en utilisant un langage d’époque avec un vocabulaire moyenâgeux. Malheureusement, à mon sens, cela ne fait qu’alourdir le récit et le fait de devoir sans cesse me référer aux notes de bas de page n’a fait que me sortir de l’histoire. Malgré tout, cela reste un bon roman historique, bien documenté.