Souvenirs de nos jours à venir

Yvan Bernaer

– Synopsis –

Chaque nuit, s’assurant que son épouse est endormie, Hervé Grume se faufile au rez-de-chaussée, ouvre la porte de la cuisine : un pas sur le seuil, deux de plus dans la cour, quelques autres jusqu’au potager où les plantes qu’ils ont à charge de faire croître pour les générations futures étirent leurs maigres feuilles vertes. Girouette au Nord ou à l’Ouest, l’air charrie le smog de la cité et son odeur d’oeuf pourri. Hervé ouvre sa braguette. Plus par nostalgie que par besoin. Dans le pré, les dos bleus de leurs vaches, immobiles, minérales, paisibles comme des rochers au milieu d’une rivière. Une peur irrationnelle l’envahit. Celle d’être surpris par un drone ou un agent embusqué, arrêté, seringué.

Première parution et ma lecture sur :
Editions La Bouinotte – 2023
340 pages

Je remercie les Editions La Bouinotte et Babelio pour m’avoir transmis ce livre en échange de mon avis dans le cadre de la Masse critique

Mon avis

Je dois avouer que, tout d’abord, j’ai été attirée par la couverture. Et en lisant le synopsis, j’ai été encore plus intriguée. Résultat : je suis ravie de ma lecture.

Parfois déjantée, parfois amère, parfois cynique, cette histoire ne m’a pas laissée indifférente. D’autant qu’elle nous pousse à réfléchir à toutes ces petites choses ridicules que l’on fait ou que l’on croit. L’auteur, avec une écriture percutante, ne ménage pas ses contemporains. Il met en exergue tout le ridicule de certaines situations.

Cette dystopie nous montre un monde toujours confiné dix ans après le début d’une pandémie mondiale, qui ressemble à s’y méprendre à ce que l’on a vécu. Les gens n’ont plus de véritable contact, l’écologie a pris des proportions grotesques, à tel point que toutes les choses auxquelles nous sommes habitués dans notre quotidien sont totalement prohibées.

La bêtise humaine va parfois très loin et les médias ne font que l’alimenter. Les personnages sont englués dans une situation dont ils ne peuvent plus s’échapper. Mais l’auteur ne les ménage pas forcément non plus, car, comme dans la vie réelle, il n’y a pas de logique dans la vie et dans la mort.

J’avoue avoir été parfois déstabilisée, parfois amusée, d’autres fois atterrée. Car, même si l’auteur va loin, je ne suis pas certaine que certaines situations, même si elles sont grotesques, soient si éloignées que cela de la réalité. Une lecture qui amuse, qui met mal à l’aise et qui ne donne pas une très haute opinion de la race humaine.